ICDI : le bourgmestre face au four n° 3 (L'Avenir 21/01/12)


ICDI : le bourgmestre face au four n° 3

AISEAU-PRESLES - Jean Fersini veut être rassuré sur la qualité de l’air dans sa commune
avant de défendre le projet du nouvel incinérateur.

Ou faut-il exactement situer Jean Fersini, le bourgmestre d’Aiseau-Presles ? Fait-il partie des
défenseurs du nouvel incinérateur de l’ICDI ? Ou gonfle-t-il plutôt le rang de ses opposants ?

Lundi matin, il n’était pas aux côtés des autres maïeurs de la zone ICDI, rassemblés pour
soutenir le projet et adresser un argumentaire signé au ministre wallon de l’Environnement,
Philippe Henry. « Le collège d’Aiseau-Presles sera appelé à donner son avis sur le projet au
travers de la procédure du permis unique, avait-on expliqué. Le bourgmestre doit conserver
sa neutralité. » Jean Fersini a réagi hier : les raisons de son absence sont plus fondamentales.

« Je préfère attendre les résultats de l’étude sur la qualité de l’air, a expliqué le mayeur
d’Aiseau-Presles. Quatre communes sont concernées par elle. Lorsque les résultats seront
fournis, je serai davantage à même de me prononcer au sujet du renouvellement de la ligne 3
de l’incinérateur. »

Le bourgmestre se dit pour l’heure dans l’expectative. La localisation de l’incinérateur
construit il y a plusieurs décennies n’en finit pas de l’étonner : dans une vallée, il rejette ses
fumées vers les hauteurs de la commune. « Il faut savoir si cela présente un danger ou pas »,
explique-t-il.

Les émissions de l’incinération sont limitées, ont rappelé lundi les responsables de l’ICDI.
Elles sont maîtrisées en deçà des normes en la matière. Jean Fersini dit toutefois vouloir
davantage de garanties.

Électoraliste ou pas, la tentative de temporisation du bourgmestre fait écho aux critiques
formulées par les riverains les plus proches de l’incinérateur. Endossant encore un peu plus
le costume du défenseur de son territoire, Jean Fersini suggère même, le cas échéant, que
l’intercommunale réfléchisse à une option ailleurs.

« Il y a peut-être d’autres choses à développer ailleurs qu’à Aiseau-Presles, explique Jean
Fersini. On peut y réfléchir aussi. Le permis actuel arrive à son terme en 2024. Cela laisse un
certain temps pour imaginer une solution. »¦

M.C.

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